800 RAPPORT ONU: TEMOIGNAGE D'UN RESCAPE HUTU

Le chemin vers la mort des réfugiés Hutu: Localités inoubliables à jamais

Après avoir sculté le rapport des Nations unies, j’ai vu qu’il contenait plus d’erreurs sur les estimations du NOMBRE de Hutu exécutés,

Mais, il est souhaitable de les remercier pour un travail remarquable et sommairement bien faits après tant d’années passées et la vérité jetée dans l’oubliette par les instances internationales.

Quant à moi, qui ai suivi ce chemin tortueux de la mort, et qui ne comprends même pas comment je suis encore en vie, il est de mon devoir d’illuminer cette lanterne pour épauler cette commission afin que le monde entier, et les Rwandais en particulier qui n' ont pas connu cette hécatombe, sache de quoi il doit et devra raconter aux futures générations sur le sort qu' a subi les leurs durant cette terrible traversée de la forêt de la mort.

Je ne donne pas des détails précis, mais il urge de vous donner certains éléments que j’ai vu moi-même, et les images hantent encore mon esprits.

Je le fais pour un devoir de mémoire, afin que les nôtres aussi puissent se reposent en Paix, et que les noms des localités, dans lesquels ils ont été exécutés ne soient pas oubliés par les futures générations.

.Dans le Camps de Kibumba: il y a eu au moins plus de 300 morts

A kilimanyoka, il ya eu plus de 500morts

A kahindo, il ya plus de 650 morts

A katare, il ya eu plus de 3000 morts, dont la majorité se sont vus brûlés et les yeux crevés dont Ignace, fils du Préfet Karera et consort.

A Rubare; il ya eu plus de 250morts, brulés vifs

A Tongo, il y a eu plus de 900 femmes et enfants exécutés près de la ferme de Kasuku , puis brulés vifs.

Le nombre de mort de Mugunga et Sake me semble indéterminable, suite à des bombardements intenses, je n’ai pas eu le temps de dénombrer ni estimer le nombre de victimes, car ma vie était aussi en grand danger.

Au centre de transit de Karuba, il ya eu au moins 500 femmes et enfants exécutés.

Au village de Humure, près de Karuba, il ya eu environs près de 600 exécutions sommaires

Dans la collectivité de Bushali, lieu qui me hante encore jusqu'à la fin de mes jours, car c' est là où toute ma famille de plus de 8 personnes et les amis ont étés exécutés à la grenade, houes, cordes et leurs yeux crevés .

Le mois d' avril sera inoubliable dans ma vie, et je ne sais pas si je parviendrais à l' oublier.

Je songe à ma soeur, qui a ramassé une roquette dans le dos, et son corps s'est brisé en deux, tuant ainsi son Fils d' une année et sa fille de 3ans.

Le site de Karunda, au village de Kirumbu, j'ai vu plus de 600 cops exécutés dans les plantations de Nyaburo, et on les a laissé comme ça sans être inhumés.

Bunyakili, restera gravé aussi dans mon coeur, car le seul survivant de ma famille a  été exécuté au moment où j’étais parti cherché de quoi manger.

Kahuza-Biega en provenance de Nyabibwe, les morts se comptaient par milliers et jetés dans les fosses communes.

Dans la localités de Busurungi et Biriko, j' ai vu l' ex-agent de la Banque national du nom de Félicien Z, mourir à petit feu, car on l' avait amputé de jambes et un bras arraché, et m' a demandé de l' aider, sans y parvenir.

-A Kahuzi- Biega en provenance de Nyabibwe et dans la localité de Busurungi, où j' ai admiré la générosité des citoyens de cette région qui a daigné accepter de nourrir les femmes et enfants affamés, malgré les menaces de l' APR qui pesaient sur eux.

Que Dieu puisse bénir cette localité à jamais.

-Le 7 décembre, dans le village de Hombo et dans le groupement de Walowa-Luanda, où nous avons eu la chance de manger les courges gracieusement offerts par Dieu, mais plus de 500 compatriotes y sont laissé la vie par les machettes, houes, et grenades, car ils semblaient oublier le danger qui les guettait, après tant de souffrances.

-A CHAMBUCHA, j'ai vu plus de 320 exécutions sommaires par les houes et baïonnettes et grenades.

-Sur la rivière de Lowa, j' ai vu plus de 500 corps jetés dans la rivière, après être exécutés.

-A Bunyakili, il m’est difficile de raconter la terrible histoire couchemardesque, car ce que j' ai vu dépasse mon entendement: les femmes, enfants, vieux, personnes fatigués, lassées de marcher, se sont faits exécutées commes des mouches , et le nombre est innombrable.

-A Hombo, Musenge et Ikoyi, c' est comme si le ciel nous a été tombé dessus, car le pilonnage des armes lourdes de l' Apr était comme une pluie de mousson ou le Tsunami que j' ai vu dernièrement en Asie.

-A Mutiko, et dans le quartier  de Nyarusukula, c' était comme ce que j' ai vu dans le film de Burkenau, à l' exception que les corps déchiquetés de nos compatriotes ont étés jetés dans la rivière de Lowa.

-A walikale, dans les alentours des zones sivilcultures de Ntoto et Ngora, je ne peux rien dire, seul Dieu sait comment raconter cette histoire, car l' atrocité a atteint son paroxysme où j' ai vu plus de 800corps sur un périmètre de 300m seulement.

-A Kiriki, j' y ai vu plus de 160 corps, dont deux camarades de classe que je n’oublierais jamais( Que Dieu ait leurs âmes).

-Tingi-Tingi; est un lieu de véritable hécatombe, on a longement parlé de cette zone, je  ne veux plus y revenir, seule EMMA Bonino( commissaire européenne à l' action humanitaire qui nous a rendu visite) pourrait vous donner les chiffres des morts qu' elle a vu lui-même.

-A Amisi et Village Mukwanyama, à 30 km de Tingi-tingi, je me sentais comme si j' étais en enfer.

Les morts se comptaient par milliers jusqu'à Lubutu( rivière Lubilinga, encore zone surnommée triangle de la mort) à cause du nombre inqualifiable de morts, jetés dans la rivière, bousculades, famine, bombardement.

Seules les satellites puissent nous donner les chiffres exacts des morts, car toute la zone était jonchées de corps, pour vous dire qu' ils dépassaient plus 1000 corps.

-A Pangi et Kasongo, puis Kalima et Kindu, où on a vécu un autre couchmar, car les prêtres et soeurs qui nous réconfortaient, durant nos dures épreuves, ont été exécutés atrocement et d' autres corps mutilés dont ceux du Prêtre Hategekimana Antoine et Kabalira  à qui on a creuvé  les yeux, et amputés de sexe.

Seul le Prêtre Carlos, qui habitait à Gatenga, d' origine espagnole, a pu échappé à cette terrible atrocité, car il était parti contemplait le paysage et réconforté les soufrants.

Je ne doute pas que son témoignage sera d' une grande utilité en mémoire des hommes d' Eglise, de tous les chrétiens et les familles de victimes.

-Au village de KINGOMBE  et Mugembe, Mumbuza, Kenye et IDOMBO j' ai assisté à une scène inouie,

Me retrouvant au milieu de plus de 700 corps qui jonchaient le sol et non 165comme le décrit le rapport des nations unies, j' ai failli piqué une crise des nerfs, et depuis lors j' ai passé plus de trois semaines sans parler, car la voix ne sortait pas.

-Dans les environs de Kisangani, à Ubundu, Lualaba, NJALE et aux alentours, plusieurs de  nos compatriotes qui quitaient la prison de Kisangani et d' autres qui montaient vers la ville ont été mitraillé, d' autres exécutés par la houes et cordes dont Cyprien Ndagigimana, Ignace  Nzubahande de la faculté de droit de Butare, et le professeur de mathématique  de l' UNR( Kayihura), origine de Nkumba, seul qui a été conduit dans un endroit inconnu et le restant a été executé suur place.

Le fait d' être supçonné d'  intellectuel, un ancien fonctionaire ou savoir rire et écrire était un crime impardonable, car les soldats  d' APR ne voulaient  pas qu' on raconte ce calvaire aux agents des ONG installées à Kisangani.

Heureusement qu' il était si difficile de distinguer un intellectuel  d' un paysan, car nos habits étaient en lambeaux, essouflés, extenués, on se cachait parmi tant d' autres avant de faire le tri sélectif, bien que les paysans aussi n' étaient pas épargnés.

-Obilo et Opala, dans la forêt sans issue, on a été encerclé, car il était difficle de connaître le nord et le sud suite à des arbres de grandes tailles, et on tournait en rond des mois durant.

De là, l' APR nous a rejond et tuant plus de 400 personnes, sans distinctions d' hommes, femmes ni enfants.

Nous avons été sauvé par les pygmés de ces forêts immenses, tous nus, armés d' arcs et flèches.

Mais quand ils ont vus que nos vies étaient menaçé, ils nous ont montré une itinéraire détournée pour échapper à ces massacres des Kadogo, ainsi les certains cochons  comme moi ont eu la vie sauve.

-A Biaro, je ne peux pas y retarder, car les films ont été tournés là-dessus et montrent la gravité et danger qu' encoureaient nos compatriotes sacrifiés par les puissances occidentales.

-Au village de Yalikalaet sur la rivière LOMANI, plus de 600 hutus ont étés exécutés, puis les corps brulés , d' autres jétés dans  la rivière.

-A Ikela, je vous dis que nous avons eu la mane du siècle, car un bateau d' un ange Gabriel est venu nous secourir, mais comme tous, nous ne pouvions pas y embarquer à la fois, ceux qui y sont restés ont été froidement assassinés par les Kadogo.

-A Boende et Tshuata, puis à Lakatelo et Otala, le Fpr nous a devancé, contourné et commença à tirer sur la foule de tête, et plus de 700 personnes y ont laissé la vie.

-A Mbandaka, nous croyions avoir la vie sauve, car apparement, la ville parraisait calme, à bord du fleuve Zaire, en deça du Camp Militaire des Faz, où nous espérions protection; mais en vain.

Dans la nuit, le FPR nous a attaqué de travers, pour nous bousculer tous dans le fleuve.

Et comme certains zairois, qui connaissaient bien la région, étaient aussi près de nous, nous les avons suivi par l' arrière, avant de regagner l' endroit appellé Bruxelles, situé au nord de Lilanga, sur le confluant du fleuve Ubangi et Zaire.

Ceux qui se sont trompé de chemin, ont été tous exterminé à Mbandaka, et le nombre de victimes est illimitée.

De Lilanga et Ndjondo, certains qui étaient malins ont pris la direction du nord, dans la sous préfecture de Mpfundu, où ils ont été bien accueilli avant de regagner la Centre Afrique(Bangui), et nous ,avons pris la direction du centre du Pays, avant de rejoindre le Gabon, pour subir encore un embarquement forcé vers le Rwanda.

Voici en gros, les noms qui resteront gravés dans la mémoire des Rwandais réfugiés, qui ont pris la direction de Walikale-Tingi-Tingi, Kisangani et Lilanga.

Pour ceux qui ont pris la route du sud, je sais qu' ils ont subi le même sort que nous, et j' espère qu'e s' il ya encore des survivants, ils n' hésiteront pas à nous donner les noms des localités hantées et moudites pour les Hutu, à qui on accuse à tord de tous les maux du siècle, alors qu' ils sont victimes d' un complot savament orchestrés par les puissances occidentales.

Paix et courage aux survivants de cette hécatombe, et vous exhorte à Prier humblement Notre Seigneur Dieu qui nous a accompagné durant tout ce périple inoui, et daignons lui demander d' accueillir nos êtres chers, qui ont laissé la vie dans ce grand Continent et Pays d' Afrique, jadis appelé Zaire.

Que la terre leur soit lègère, et que la communauté internationale fasse tout pour que la vérité voit le jour pour la mémoire des nôtres.

Le reste est une propagande des mots des politiciens devant une telle ampleur, alors que la communauté internationale savait tout.

Imana ihimbazwe iteka ryose.

Bugarama City

De:"christian bikino:  binokwe@yahoo.fr